Amandine UGER

........Le choix de l'art........

Originaire de Guadeloupe, je suis née en 1983 à Bordeaux où j’ai vécu près de 20 ans. Je suis tout d’abord attirée par la danse que je pratique sous toutes ses formes (classique, moderne jazz, afro jazz, hip-hop mais également danse orientale et salsa) de 6 ans à 17 ans. Une blessure m’obligeant à diminuer cette activité, et m’étant déjà orientée vers des études d’arts plastiques, c’est là que se transfère toute mon énergie. Utilisant tout ce était à portée de main dans le garage de la maison familiale, je commence à peindre et exposer mes oeuvres à 17 ans.

Aussi, puisant instinctivement dans mes racines , mes premières créations se tournent vers l’Afrique (ses peuples; ses masques, ses couleurs) que je retranscris de manière stylisée.

Ces oeuvres ont pour la plupart été vendues lors de ma première exposition. La présentation de mon travail personnel lors de l’oral du bac, m’a permis de dégager les diverses orientations de mon univers pictural. De poser des éléments qui me suivront tout au fil de mes créations notamment la prédominance ce de la couleur vive souvent utilisée pure mais également l’usage de vernis bois de différentes teintes permettant à la fois la transparence et l’ajout de matières comme le sable, les copeaux de bois. L’emploi du signe, de la trace et l’usage de codes personnels (présence du masque, des trois traits alternés).

A cette époque, mon univers artistique est trés éclectique. Ayant eu l’occasion de visiter Rome lors d’un voyage scolaire, je découvre les artistes de la Renaissance italienne. J’apprécie également les artistes américains Keith Haring ou Jackson Pollock. Je passe de nombreuses heures à la bibliothèque de Bordeaux à consulter des ouvrages d’art de tous types. Je visite et revisite les musées ainsi que les divers lieux d’exposition de la ville, cherchant un complément concret à ce que j’apprends au lycée.

" Cherche, sois audacieux et prend du plaisir ! "

 

 

Vivant au coeur de la ville, l’omniprésence de l’art urbain m’a également marquée. Le graffiti m’a longtemps servi d’exercice graphique permettant de combiner lettres, formes et couleurs. Dans le même temps, j’aime m’isoler et méditer dans les églises. Les vitraux et leur lumière, les icônes, les bas-reliefs et leurs dorures m’émerveillent et laissent leur empreinte dans mon esprit.

En 2001, Bac Arts Plastiques en poche, je passe le concours des Beaux-Arts de Bordeaux….sans pour autant aller voir les résultats. Je cherche à vivre l’Art pleinement et hors cursus scolaire. A cet égard la rencontre avec l’artiste peintre S.Monco est déterminante. A l’époque j’effectue des emplois divers qui me permettent toujours, même avec très peu de peindre. Puis j’emménage dans l’atelier de S.Monco, devenu également mon compagnon de vie. L’endroit devient rapidement un lieu d’exposition où se côtoient peintres, sculpteurs, écrivains artistes de tous horizons. Tout d’abord, ARTELIER 26, puis Galerie Phana-l le 26 rue Buhan devient finalement la Galerie Inflamables (du nom du duo S.Monco/Eric Kilat). J’apprends « sur le tas », et découvre des univers de création très marqués, plonge dans le milieu de l’art par le biais de montage d’exposition, participation à des festivals, j’assiste à des performances, des montages de films…Une immersion totale. ce fut une période d’expérimentation, de rencontres très enrichissantes durant laquelle les composantes de mon style pictural se mettent petit à petit en place.

Christaux 2000-2001

CHRISTAULIK.id

CHRISTéMANATION

COSMiKRISTAU

ANKHRiSTAU

CHRISTAU T’M

CHRISTAU.A.Vif

CHRISTELLAIR

CHRISTAUBLIK

HIC EST CHRISTAE

CHRISTAU-THèME II

CHRISTAU-VNi

« Les icônes s’imposent d’emblée, parce qu’elles proposent une mise en espace, donnant un sens autoritaire mais recommandable à la pensée, vivifient l’indispensable allégorie. Ce qui demeure le plus, bien longtemps après, ce sont les couleurs, un métissage graduel pour persistance rétinienne, une flamboyance des îles, un pastel baroque sous le signe de la complémentarité entre le concret, l’état et l’adjectif. [..] Paradoxalement, cette mise à mort prend les apparences d’un rituel de vie: les éléments féminins débordent largement du cadre […]. Le caractère androgyne de la question n’a guère échappé à Amandine Uger : faciaux masqués, ambigus, drapés enveloppants les rondeurs féminines, couleurs comme cri, réalité, urgence à dire, à prouver qu’un sexe est plus faible qu’un autre. En théorie cependant, puisque la femme est un organisme  qui f(r)omente, désigne, (tous les titres d’Uger sont déclinés), sloganne, efface ou bien mémorise, c’est à dire perturbe les mécanismes de l’intellect. »

Thierry Delourme, avril 2003

Skars 2003

La série Skars présentée en 2003 à la galerie Inflamables, est ma première étude de représentation figurative. Je travaille sur toile d’après mes recherches sur les rituels africains notamment le travestissement et l’inversion des codes sexuels dans le cadre de rituels traditionnels. J’ajoute à cela un effet de relief en lacérant la toile (repris dans le flyer lacéré lui aussi) par endroits mettant en évidence la scarification, marque sociale d’un passage (bien souvent passage à l’âge adulte après des épreuves mises en scène par un groupe social). Ce qui m’intéressait dans ce travail c’est la « transaction » qui s’opère : ôter quelque chose dans la chair pour ajouter quelque chose à l’esprit. L’acte de retrait (au cutter) se trouve d’ailleurs compensé par l’ajout de matière (plâtre médium). On y trouve également un hommage à l’acte-oeuvre de lacération du groupe Inflamables sur l’oeuvre de Jeff Koons (d’où le portrait de S.Monco lacéré). 

Rupestres (2004)

Etude des différentes traces, dessins rupestres à travers le monde. Retrouver des gestes primitifs propres à l’Humain et y insérer du relief. Séries de dessins et d’oeuvres peintes essentiellement avec des pigments et du medium sur bois avec ajout de matière (sciure, sable, lianes, graines…)

En 2005 direction Mazères au Château fort de Roquetaillade où j’effectue des visites guidées à l’année. Je plonge alors dans l’univers médiéval revisité par l’architecte Viollet-le-duc qui à restauré le château. A cette époque, les formes de la nature envahissent mes oeuvres réalisées sur tissu ou papier marouflé sur bois. Les végétaux se transforment en animaux et évoluent dans un univers aux frontières très fluides.

Quelques semaines de vacances à Barcelone et ses alentours et je suis frappée par l’éclat de la lumière et la vivacité des couleurs. La couleur est partout, les paysages, la végétation, les bâtiments, les vêtements, les gens (!)….bref, je note dans des petits carnets toutes ses associations de formes et de couleurs qui , lors du retour en France, donneront bientôt naissance à la série Fen(ê)tres ouvertes. Ce qui sera également à l’origine du prochain déménagement.

Fenêtres ouvertes (2005-2006)

En 2006 cap sur la Catalogne : en quête de la résonance d’un lieu avec la nature. C’est au Cap de Creus près de Cadaquès, que je pose valises et pinceaux. J’y expose les oeuvres de la série « Fenêtres ouvertes » et expérimente le croquis d’après nature (plantes et paysages) et travaille à l’encre ou à l’aquarelle. Je découvre Dali, Miro, Tapiès, Gaudi et bien d’autres tout en étant guide francophone dans le monastère de San Pere de Rodes. De ces artistes catalans, j’ai retenu ce profond désir d’élaboration, de création d’un univers propre et qui perdure (Dali a assuré la conception de son musée, Miro a créé sa fondation, Gaudi avec la Sagrada Familia) Chacun d’entre eux a apposé son empreinte quotidienne à la fois temporelle et intemporelle. Avec une vision, une action en adéquation/symbiose de l’âme avec un lieu. Créer sans imposer sa vision à la nature mais adapter sa vision aux formes et aux lois de la nature qui en elles-mêmes sont une sorte de perfection.  

Du Cap de Creus......

......à la Pointe des châteaux

Des paysages aux liens vibratoires évidents.......

C’est donc en 2008, avec l’arrivée de mon premier enfant, que j’opte pour un retour en Guadeloupe, sur les terres familiales, à Pointe des châteaux.

J’en profite pour rassembler mes notes et écrire l’essai « Nombres Primitifs » qui présente une théorie sur la création de l’homme. Après quelques années à faire de l’artisanat sur les marchés locaux, je décide de reprendre la peinture et de créer Lili Galerie dans la maison de ma grand-mère surnommée Lili. En 2016 les chemins se séparent avec S.Monco ; je m’installe avec mes enfants dans les locaux de Lili Galerie et reprends le projet seule. Etre sur place me permet de reprendre les pinceaux pleinement, et de réaliser la série « Alkhoves » . Afin de le faire connaître et perdurer l’atelier-galerie, je participe  pour la première fois à la Pool Art Fair de Pointe-à-Pitre en 2017, où je me fais connaître grâce à mes personnages bleus et or inspirés par les mythologies du monde.

" L'art est pour moi un univers de constante recherche."

Dès que l’on quelque chose de quasi viscéral à exprimer, c’est tout naturellement que l’on se donne les moyens de le rendre perceptible.

Pour ce faire, je travaille différents projets picturaux que je ne conçois pas de façon linéaire mais plutôt interagissant les uns avec les autres.

  • UN TRAVAIL D’INSPIRATION TRIBALE : sous formes de pannaux bois, panneaux de signalisations, affiches, installations avec les THINKERS
  • UN TRAVAIL DE GRAVURE, D’INSCRUSTATION, et de mise en scène photographiqueavec la série KALIGRAPHIES
  • et enfin UN TRAVAIL FIGURATIF basé sur le dessin d’observation et le dessin d’après modèle sur grand format avec NEO et MP3

« Nous avons tous le droit d’avoir des rêves mais nous avons également le devoir de tout mettre en oeuvre pour les réaliser. »

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ART LifeStyle

Ce travail photographique s’est fait sur le temps (2020-2022) via des publications Facebook. Tout d’abord parce que les propositions de photographes ne me correspondaient pas ensuite parce que j’ai constaté que souvent les photos fixaient soit des paysages (par des jeux de lumières ou des angles de vue) soit des portraits de personnes (sous un aspect « publicitaire », présentant la personne de façon traditionnelle voire solennelle). Aussi j’ai commencé des mise en scène de mes oeuvres avec la série Kali-Graphies. Puis j’ai continué en visant une esthétique qui m’est propre à savoir que je conçois la photo comme une toile. Je ne cherche pas à faire mon portrait mais plutôt à distiller un esprit, une façon de voir les choses. Mon corps dans ce contexte s’efface intègre les angles, les lignes (Archery Art, Light project, Coup de pinceau), les formes (Think Up), joue avec la vision du spectateur  de façon décalée (Read).

THINK UP and SPREAD...